Ateliers thématiques : un constat préoccupant, des propositions pertinentes


 Le Cpan a clôturé les quinze ateliers sur les thématiques des assises nationales en présence du chef de l’Etat, Azali Assoumani. Si ce dernier a mis l’accent sur la participation des compatriotes venus de Mayotte, l’expert Abdallah Msa est revenu sur certaines recommandations qui sont sorties des travaux.

 Si dans l’ensemble, le Cpan se réjouit du déroulement et des travaux, les experts nationaux chargés de surveiller les ateliers ont tenu à revenir brièvement sur les questions soulevées lors des échanges.

Plus de 800 personnes ont pris part aux travaux des quinze ateliers

Pour Abdallah Msa qui se trouve à la tête des experts, plus de 800 personnes ont pris part aux travaux des quinze ateliers à en croire les signatures enregistrées. Il expliquera que le premier jour, les ateliers qui avaient commencé par 40 personnes à raison d’un atelier se sont trouvés à la fin à 75 personnes par thème.

A la base, on s’attendait à 500 ou 600 participants mais les Comoriens des quatre îles ont répondu massivement. Cet événement ne consiste pas à juger un régime mais plutôt à faire un diagnostic pour connaitre les maux qui nous rongent et qui ont fait qu’en 42 ans d’indépendance, le pays stagne toujours. C’est le moyen le plus efficace pour faire comme les autres pays et en finir avec le chômage en particulier chez les jeunes, a-t-il commencé lors de son intervention devant une salle archicomble.

Il est donc convaincu que tous les patriotes prendront part à cet événement. Au chapitre des recommandations préliminaires, Abdallah Msa a parlé de la gouvernance politique.

Revenir à des institutions fiables et d’implanter l’Etat partout sur l’ensemble du territoire national

“Il y a eu un déballage aussi bien du gouvernement, de l’opposition, de la société civile et des partis politiques. Un constat démontre que nous avons créé un Etat budgétivore qui favorise l’assistanat, raison pour laquelle nous devons créer des structures plus à même de fonctionner tout en participant au développement économique”, a fait-il remarqué avant de rappeler que 70% des recettes publiques sont allouées au paiement des salaires des agents de l’Etat.

Il remet donc en cause la multiplication des institutions aux moyens colossaux et à la gestion moins maîtrisée. Les ateliers préconisent donc de revenir à des institutions fiables et d’implanter l’Etat partout sur l’ensemble du territoire national.

L’intégration des Mahorais dans les activités et la gestion du pays

C’est dans cet élan de recommandation qu’il a révélé que les ateliers prônent l’intégration des Mahorais dans les activités et la gestion du pays. Au chapitre économique, les ateliers ont fait ressortir les éléments selon lesquels, le pays n’exploite pas toutes ses potentialités économiques, raison pour laquelle les méthodes doivent être modernisées.

Pour illustrer les difficultés économiques du pays, l’expert national parle d’infrastructures routières délabrées à 70% et refaites tous les 6 mois, du port de Mtsamdu ya Ndzuani exploité seulement à 30% de son potentiel, de l’absence d’une compagnie aérienne nationale ou encore de l’accessibilité et du coût de l’électricité.

Abdallah Msa revient sur les échecs dans le secteur de l’éducation, la santé, l’égalité des chances entre hommes et femmes mais aussi et surtout sur le chômage.

Mohamed Youssouf ( source : Al-watwan / Article paru le 23 janvier 2018 )


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